Le PSG en négociation avec la SNCF pour assurer leurs déplacements

par | 23, Fév, 2023

« On est en train de voir si on ne peut pas se déplacer en char à voile ». Voici ce que répondait Christophe Galtier au journaliste Paul Larrouturou lorsque ce dernier évoquait la possibilité pour le PSG de se déplacer en train au détriment des déplacements en jet privé. Cette possibilité avait été évoquée après le déplacement du PSG à Nantes en jet privé le samedi 3 septembre 2022.  À cela Alain Krakovitch, dirigeant SNCF, avait alors réagi : « Paris-Nantes se fait en moins de 2 heures en TGV » et renouvelle une « proposition d’offre TGV adaptée à vos besoins spécifiques, pour nos intérêts communs : sécurité, rapidité, services et éco-mobilité ». Nous étions alors revenus sur cette vague de polémiques entourant l’affaire en septembre. 

Mais qu’en est-il aujourd’hui, 5 mois après ? 

Si l’affaire est petit à petit tombée dans l’oubli, notamment du fait de la Coupe du Monde 2022 (qui a eu, elle aussi, son nombre de polémiques), le PSG tout comme la SNCF ne l’ont pas oublié. En effet, les deux institutions sont même rentrées en discussion à la suite de cette histoire pour discuter d’une éventuelle collaboration. Les deux parties vont même se rencontrer « en ce début d’année » comme l’a évoqué Nathalie Lanier, directrice des voyages de groupe de la SNCF, dans des propos accordés au Parisien. Cependant les discussions ne sont pour l’instant qu’à un stade embryonnaire et ne portent pas sur le très court terme étant donné que le club parisien a déjà programmé tous ses vols pour l’exercice 2022-2023. Mais les discussions portent tout de même sur un futur proche et ont pour but d’aboutir à un accord pour la saison 2023-2024 comme l’a indiqué Nathalie Lanier : « En revanche, nous avons convenu de nous pencher sur les déplacements de l’an prochain, quand le calendrier de Ligue 1 sera connu, au début de l’été ». 

Si l’intérêt environnemental est incontestable, de nombreuses limites freinent pour l’heure l’obtention d’un accord entre les deux parties. Explications : 

De nombreux obstacles à un accord

Des positions éloignées pour l’heure en ce qui concerne l’exclusivité des trains : 

Le PSG demandait la privatisation intégrale d’une rame de train pour son équipe et son staff. Cependant cette demande n’a que peu de chance d’aboutir comme l’indiquait Nathalie Lanier : « C’est impossible de privatiser une rame entière. Nous n’allons pas privatiser une rame qui peut accueillir 500 clients, pour 60 personnes. » La principale raison à cela est encore une fois une question d’empreinte écologique. Le but étant de réduire au maximum l’empreinte carbone des déplacements de l’équipe du PSG, cette demande réduirait, voire anéantit, les bienfaits de prendre le train comme moyen de locomotion. 

Des possibilités réduites pour les trajets de nuit : 

Le deuxième frein à l’accord entre le PSG et la SNCF et le fait que le PSG joue très régulièrement en soirée du fait de son influence dans le football français. Le PSG est une des grandes têtes d’affiche médiatique du championnat et ainsi la programmation de ses matchs se fait très régulièrement lors des pics d’affluence c’est-à-dire les soirs à 21h. Cependant cela pose alors un problème de disponibilité de lignes de train. Le club n’aura certainement pas la possibilité d’affréter un train spécial pour rentrer tard le soir après toutes les rencontres extérieures et il semble très peu probable que l’équipe du PSG ne rentre sur Paris que le lendemain du match extérieur. Mais ces trains spéciaux pourraient tout de même être utilisés de manière exceptionnelle comme le confirme la SNCF qui indiquait qu’elle avait affrété plus de 250 trains spéciaux rien qu’en 2019. 

Un enjeu de sécurité capital à prendre en compte :  

Enfin le dernier enjeu, qui n’est pas des moindres, est celui de la sécurité. Une équipe comme le PSG, composée des plus grandes stars du ballon rond que sont Messi, Mbappé ou encore Neymar, provoque à chaque déplacement des mouvements de foules extrêmement conséquents devant être pris en considération par le club, la SNCF et les autorités publiques. Un « parcours précis et sécurisé » avec l’aide des pouvoirs publics pourrait être mis en place selon la directrice des déplacements de groupe de la SNCF. Cela représente un challenge compliqué pour la compagnie ferroviaire mais pas impossible selon elle, « nous en sommes capables, nous le faisons déjà pour d’autres formations. »

Seul le temps nous indiquera si un accord a été trouvé et si le PSG va imiter certains de ses voisins européens comme Liverpool, Manchester ou encore le Bétis Séville, clubs qui privilégient déjà le train comme moyen de transport. Rendez-vous en août. 

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