Rencontre Jurisportiva avec Anthony Vialonga, attaché de presse à la Ville de Paris sur les sujets liés aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Retour sur son parcours : de Toulouse à Paris, en passant par la Côte d’Azur, focus sur sa passion du sport, zoom sur son métier ou encore son rôle dans la perspective de l’accueil des Jeux de 2024.
Bonjour, tout d’abord pouvez-vous vous présenter en quelques lignes et nous expliquer votre parcours professionnel ?
Je m’appelle Anthony Vialonga et j’ai 26 ans. Pour me présenter, je dirais avant tout que je suis toulousain et fier de l’être. Il me tient à cœur de représenter ma ville natale, peu importe où je me trouve. De manière plus générale, je dirais que je suis un citoyen du monde. Dans un monde idéal, le peuple mondial ne doit faire qu’un et on devrait être les bienvenu(e)s partout.
Concernant mon parcours, j’ai tout d’abord démarré par des études de droit pour ensuite m’orienter vers le sport en effectuant un master dans le management du sport à Toulouse. Pourquoi le sport? Tout simplement car le milieu me passionne et m’anime depuis toujours. C’est important de se lever le matin et d’avoir envie d’aller travailler. Il faut que ce soit pour quelque chose qui nous stimule.
Durant mes études, j’ai eu l’opportunité de faire deux stages. Le premier au Comité National Olympique Sportif Français (CNOSF) et un autre à Peace and Sport. Peace and Sport est une organisation internationale, neutre et indépendante basée à Monaco. Cette organisation utilise le sport comme un outil de paix. Elle est placée sous le haut patronage du prince Albert II de Monaco, donc reconnue en Principauté. Elle déploie des programmes terrains dans le monde et le plus souvent sur des zones fragilisées ou avec des publics défavorisés afin de créer du lien entre les sociétés grâce au sport. Un des programmes phares lorsque j’y travaillais, était l’organisation d’ateliers sportifs dans un camp de réfugiés en Jordanie. Grâce à ces ateliers, les peuples présents dans ce camp ont réussi à dépasser les conflits et ont réussi à se reconnecter à travers le sport. Le sport représente une réelle vertu de cohésion.
Chaque année, le 6 avril correspond à la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix. Cette journée a été décrétée par l’ONU et Peace and Sport est un des acteurs majeurs. En 2020, durant mon expérience, on a ouvert une plateforme d’appel à projets auprès de tous les acteurs sportifs dans le monde et on a recensé un maximum de projets afin de les valoriser le 6 avril. L’objectif était de tenir cette plateforme et de communiquer avec les principaux acteurs. Nous avons également créé l’opération digitale, « white card », en signe de paix par le sport. Ainsi, chaque 6 avril, les « champions de la paix »; sportifs ayant adhéré à l’opération mais également tous ceux qui le souhaitent, lèvent leur carton blanc en symbole de paix pour le monde.
Suite à ce stage, je décroche mon premier emploi à l’OGC Nice en tant que chargé de communication, (après y être arrivé en stage) où je suis resté pendant deux ans avant de devenir attaché de presse à la ville de Paris sur les sujets des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Quels sont vos sports passions ?
Je suis un fan de sport en général, tant dans la pratique que dans le suivi des rencontres sportives. Je suis passionné de basket, tennis, athlétisme ou encore de running mais bien évidemment un sport sort du lot, le football, car je l’ai pratiqué durant près de 15 ans.
A côté de ça, j’appréhende le sport au-delà du jeu et de la compétition. Je m’intéresse particulièrement aux valeurs véhiculées par le sport et à ses vertus thérapeutiques telles que le bien-être et la santé.
Que pouvez-vous nous dire sur votre expérience en tant que chargé de communication au sein de l’OGC Nice?
Cette expérience fut très enrichissante. J’ai pu découvrir l’envers du décor en intégrant un club de football professionnel. Mon rôle était de faire rayonner l’image du club en dehors du terrain. Je devais montrer, à mon échelle, que l’OGC Nice n’était pas seulement une équipe de football, mais aussi un acteur investi auprès de son territoire. On développait d’autres axes comme par exemple, la politique citoyenne du club. Les deux axes principaux de cette politique sont l’aide à l’enfance et l’accompagnement des personnes en situation de précarité. Ainsi, on prenait contact avec des associations afin de créer des programmes et faire bénéficier de la magie du football au plus grand nombre. J’ai été chanceux d’avoir eu cette opportunité dans un tel club.
Concernant mes missions, c’était de la gestion de projet à 360. Je travaillais à la conception d’une action vertueuse avec différentes parties prenantes locales et ensuite je devais concrétiser l’opération à travers un événement. En parallèle, je valorise l’action via la presse et les canaux de communication du club. De plus, je rédigeais des articles pour le site du club et je m’occupais d’opérations événementielles les jours de match.
Le poste avait un côté très humain et je me suis reconnu là dedans. J’ai pu découvrir un autre aspect du football qu’on ne voit pas toujours sur nos écrans.
Y-a t’il un match qui vous a marqué ?
Je dirais spontanément Nice – Marseille lors des quarts de finale de la Coupe de France en 2022. Ce match était fou. Nice gagne 4 – 1. Il y a eu des buts incroyables et notamment la frappe de loin de Justin Kluivert. Le stade a explosé de joie. C’était un match chargé en émotions. Nice est allé jusqu’en finale où malheureusement, ils ont perdu contre Nantes.
Sinon, je dirais tous les matchs avec du public tout simplement. Car le football avait perdu son supplément d’âme durant la période covid, avec des stades qui sonnaient creux. C’était bon de les retrouver.
Vous travaillez actuellement en tant qu’attaché de presse pour les JO de Paris 2024, pouvez-vous nous expliquer votre journée type ? Quelles sont vos missions ?
Mon principal objectif est de contribuer à la valorisation médiatique de tous les aménagements réalisés par la Ville de Paris pour l’accueil du plus grand événement du monde : les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) ainsi qu’à la gestion des relations presse de l’adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux Olympiques et Paralympiques, et de la Seine : Pierre Rabadan.
Au-delà de la compétition, certains aménagements ont vocation à servir aux Parisiens et Parisiennes de manière pérenne. Il s’agit de la notion d’héritage des Jeux. Ces aménagements ont été pensés comme des investissements publics, exprimant un réel besoin pour le territoire. Par exemple, un travail sur l’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine est en cours. La Seine sera le théâtre d’épreuves lors des Jeux. Cela va aussi et surtout permettre sur le long terme aux Parisiens et Parisiennes de se rapprocher du fleuve. Dès 2025, des sites de baignades seront ouverts. Une première depuis 100 ans.
Il y a aussi la construction de l’Arena Porte de la Chapelle. Ce sera le seul site construit dans Paris intra-muros pour les JOP et qui restera au-delà. Il va permettre de redynamiser tout un territoire, en plus de devenir une salle de spectacle sportif et culturel de renommée. A côté de ça, de multiples équipements sportifs seront rénovés pour devenir des sites d’entraînement pour les Jeux.
La Ville de Paris doit pouvoir accueillir le maximum de personnes dans les meilleures conditions possibles. Les JOP apparaissent comme un accélérateur des politiques publiques de la Ville de Paris.
Qu’attendez-vous des JOP 2024, 100 ans après ceux de 1924 ?
D’un point de vue personnel et professionnel, j’attends avant tout un moment de célébration exceptionnel. Que les valeurs du sport puissent s’exprimer librement afin qu’elles nous rassemblent toutes et tous. C’est le devoir des Jeux d’être un témoignage de paix et de vivre-ensemble.
C’est unique dans une vie de voir le plus grand évènement sportif se déplacer chez soi. Et 100 ans après, quel symbole pour Paris et la France ! Le cadre sera exceptionnel avec des épreuves dans la Seine, place de la Concorde, sur le Champ de Mars, aux Invalides… Par ailleurs, la Ville de Paris mettra en place de nombreux lieux de festivités partout dans la Capitale pour célébrer l’évènement. Après avoir pris part aux derniers mois de préparation, j’ai hâte que cela arrive… et que l’équipe de France performe !
Autant de sportifs que de sportives participent aux JOP 2024, une parité historique qui marque un tournant dans le monde du sport. Qu’en pensez-vous ? Y a-t-il d’autres efforts à faire ?
C’est une excellente chose. Vous employez le terme « historique » mais cela devrait être normal et commun. C’est représentatif du travail qu’il reste à faire. Dans le sport et dans la société de manière générale, les femmes devraient avoir plus de place pour s’exprimer. La différence de visibilité médiatique entre les compétitions sportives féminines et masculines perdure, même si on observe une légère amélioration ces dernières années, elle est encore trop importante. Je pense notamment aux générations futures en disant cela. Il est indispensable que les jeunes filles puissent s’identifier à des role models que ce soit dans le sport ou ailleurs. Les Jeux « paritaires » que la France s’apprête à accueillir seront fondamentaux sur cet aspect car ils suscitent des vocations et permettront de développer encore plus la pratique sportive féminine.
Avant d’être AP vous avez été chargé de projet au CNOSF. Pouvez-vous nous décrire ce projet ? Vous a-t-il donné envie de poursuivre l’aventure olympique ?
J’ai eu la chance de faire mes premiers pas dans le monde professionnel au Comité National Olympique et Sportif Français, dans le cadre d’un stage, en 2019. Je travaillais déjà sur les sujets liés aux Jeux de Paris 2024 : l’héritage, la définition de la stratégie de communication, l’équipementier de l’équipe de France Olympique notamment et sur la partie évènementielle avec la contribution à des projets tels que la Journée Olympique, Paris Sport Dimanche (avec la Ville de Paris), Sentez-vous sport pour ne citer que ceux-ci.
Une première expérience dans la maison du sport français qui avait confirmé mon envie de poursuivre dans ce milieu, où il était possible de croiser de temps à autre de grands athlètes et d’échanger au quotidien avec des dirigeants et salariés de très grande qualité. A partir de ce moment-là, l’idée de travailler sur les Jeux, en 2024, était restée dans un coin de ma tête. Pour avoir la chance de vivre l’évènement de l’intérieur.
Quel sera votre rôle en tant qu’attaché de presse durant les JOP ?
L’équipe sera principalement mobilisée sur le Paris Media Centre. Niché au sein de l’iconique Carreau du Temple, à Paris, le centre permettra d’accueillir les médias accrédités et non accrédités sur la période des Jeux et de répondre à tous leurs besoins. Dans cet espace, nous valorisons auprès des journalistes, les à-côtés des Jeux, l’attractivité de Paris : via son patrimoine culturel et historique exceptionnel, ainsi que ses récentes transformations vers une ville plus durable et inclusive.
Si vous êtes journalistes et que vous nous lisez, les inscriptions sont ouvertes !
Quels sont vos objectifs pour la suite ?
Mes objectifs à court terme sont de poursuivre la préparation de l’évènement de la meilleure des façons et de vivre les Jeux à 100% en 2024 ! Et pour la suite, de continuer à bâtir mon parcours professionnel avec ambition, détermination et de ne pas me fixer de limites. J’en profite pour souhaiter une excellente année 2024 à toutes et tous, avec la santé et le bonheur au premier plan !