Le Grand Prix d’Abu Dhabi édition 2021, était le Grand Prix le plus attendu depuis l’arrivée de l’ère hybride en Formule 1 (en 2014), si ce n’est depuis le début du XXIème siècle. Pour la première fois depuis plus de 50 ans, deux pilotes étaient à parfaite égalité avant la dernière course et la règle paraissait plus que limpide : le mieux placé à la fin du 58 ème tour sera champion du monde.
Pour autant, et la F1 a su nous le montrer tout au long de cette saison sensationnelle, l’imprévisible est venu perturber cette ultime course. Pour mieux comprendre, Jurisportiva vous propose un résumé des faits de course concernés pour les différentes procédures litigieuses.
Au 53ème tour de la course, le pilote canadien courant pour l’écurie Williams, Nicholas Latifi perd le contrôle de sa monoplace pour venir taper le mur en sortie de virage. Voiture en travers, freins en feu et débris sur la piste entraînent l’intervention de la Safety Car afin de pouvoir évacuer la voiture et sécuriser le virage. RedBull rappelle son pilote aux stands pour chausser des pneus soft là où Mercedes maintient Hamilton en piste, par peur de perdre sa position de leader et avec le mince espoir que la Safety Car soit présente jusqu’à la fin de la course. À ce moment là de la course, Lewis Hamilton et Max Verstappen sont respectivement en 1ère et 2ème position, mais sont séparés sur la piste par 4 voitures. La première annonce des commissaires, par la voix du Directeur de Course Michaël Masi, est de maintenir ces voitures retardataires en position. Puis, à la fin du 57ème tour, la direction de course autorise finalement ces voitures retardataires à doubler la voiture de sécurité pour rattraper leur tour de retard et annonce la reprise de la course au début du 58ème tour. Pneus neufs face à des pneus usés, Max Verstappen dépasse Lewis Hamilton très tôt et s’arroge ainsi son premier titre de champion du monde de Formule 1.
Les voies de recours usées par Mercedes
L’écurie allemande a alors porté réclamation auprès de la FIA à propos de deux dispositions du Règlement de la FIA.
Tout d’abord, Mercedes a décidé de contester le classement de la course après avoir estimé que la FIA a enfreint l’article 48.12 de son règlement en autorisant uniquement une sélection de voitures retardataires à dépasser la voiture de sécurité, au lieu de toutes comme le stipule ledit article.
Ensuite, Mercedes s’est porté sur le cas de la reprise de la course en arguant, à l’appui de l’article 48.8 du règlement de la FIA, que Max Verstappen avait doublé Lewis Hamilton alors même que la procédure de Safety Car n’était pas terminée. Cet article précise qu’avant une relance de course après la Safety Car, toute voiture ne peut dépasser la Safety Car ou une autre voiture devant elle. En l’occurrence, Verstappen s’est porté à la hauteur d’Hamilton, une fois la voiture de sécurité partie vers les stands.
Les deux demandes de Mercedes ont été déboutées, en première instance.
Pour la manœuvre de Verstappen à la reprise, « Les commissaires considèrent que la protestation est recevable. Ayant examiné les différentes déclarations faites par les parties. Les commissaires déterminent que, bien que la voiture 33 se soit à un moment donné, pendant une très courte période, légèrement déplacée devant la voiture 44, à un moment où les deux voitures accéléraient et freinaient, elle est revenue derrière la voiture 44 et elle n’était pas devant lorsque la période de la voiture de sécurité a pris fin (c’est-à-dire à la ligne).»
Quant à la question de la Safety Car, traitée plus longuement par la FIA, cette réclamation a été écartée au motif que l’article qui s’applique au cas d’espèce n’est pas l’article 48.12 mais bien l’article 48.13. Dans son rapport, la FIA indique à ce propos que « Le directeur de course a déclaré que le but de l’article 48.12 était de retirer les voitures doublées qui ’interféraient’ dans la course entre les leaders et que, selon lui, l’article 48.13 était celui qui s’appliquait dans ce cas. Le directeur de course a également déclaré que toutes les équipes étaient convenues depuis longtemps que, dans la mesure du possible, il était hautement souhaitable que la course se termine dans un état « vert » (c’est-à-dire sans voiture de sécurité).»
Mercedes avait jusqu’à ce jeudi 20h, jour de la remise des différents trophées de la saison, pour faire appel de ces décisions, conformément à l’Article 15 du Code Sportif International de la FIA et au Chapitre 4 des Règles Judiciaires et Disciplinaires de la FIA. L’équipe allemande a annoncé, jeudi matin, renoncer à toutes procédures ayant pour objet de faire changer le résultat du Grand Prix d’Abu Dhabi.